Le chien et la peur au quotidien #2
En tant que propriétaire de chien, vous avez sûrement déjà observé des situations qui faisaient peur à votre chien, et vous avez aussi parfois eu peur pour lui.
Le fait d’avoir peur suppose l’intervention de facteurs subjectifs (« j’ai un mauvais pressentiment », « il va encore lui arriver des malheurs ») et de facteurs réels (« il se passe quelque chose d’anormal », « il n’est pas comme d’habitude »).
Des dangers réels ou possibles
Le milieu de vie du chien est rempli d’objets, d’individus, de situations qui peuvent lui nuire, ou au moins l’inquiéter.
Chaque événement du passé ayant entrainé une émotion forte a été mémorisé, que l’émotion soit négative comme la peur, ou positive comme le plaisir.
Sans le savoir, le chien a mémorisé les circonstances, les lieux, les moments, les individus présents lorsqu’il avait ressenti cette émotion négative. Par la suite, chaque fois que le chien reconnait une situation, le souvenir de l’émotion le met en alerte. Les mises en danger sont mémorisées en priorité, ce qui assure sa sauvegarde.
Votre chien pourra avoir peur d’un danger réel comme un prédateur, un humain qui le menace, ou un chien plus imposant que lui qui l’agresse.
Il pourra aussi avoir peur de quelque chose d’inhabituel ou de quelqu’un de nouveau, et ne pas savoir comment réagir dans cette situation.
Chaque chien exprime sa peur de manière personnelle
Pour bien repérer ce qui fait peur à votre chien, il est intéressant d’identifier et de détecter les signaux qu’il émet, associés à son émotion.
Ses aboiements sont plus aigus, il recule, ses oreilles sont rabattues en arrière, sa queue est repliée sous le ventre, sa croupe est abaissée.
Lorsque le chien est surpris, la peur l’envahit et son corps produit des réponses automatiques et involontaires : ses yeux sont écarquillés, ses pupilles sont dilatées, sa respiration accélère et il se met à trembler.
Il peut sembler déconnecté de la réalité et ne réagit pas lorsque vous lui parlez.
Parfois, lors de peur intense, l’émotion s’accompagne d’émission d’urines ou de selles molles, et même de sécrétion des glandes anales.
Si la fuite est impossible, dans une situation fermée, le chien peut se monter menaçant, voire agresser sans menace.
Tous les chiens ne réagissent pas de la même façon
Avant même la survenue du danger réel, le chien est plus attentif à ce qui l’entoure. Sa respiration et son rythme cardiaque s’accélèrent, ses muscles sont tendus, prêts à exécuter des mouvements utiles.
Comme toutes les émotions, la peur est accompagnée de modifications de l’organisme, qui vont toutes dans le même sens, avec comme but de pouvoir survivre en s’adaptant à l’environnement.
Les stratégies d’adaptation du chien qui a peur sont multiples : échapper au stimulus (fuir), faire partir le stimulus (combattre), devenir plus vigilant, attendre que la situation cesse (s’immobiliser), tolérer/endurer la situation.